Un rôle clé dans l’accessibilité des territoires
Concrètement, il s’agit de lier les mobilités actives (vélo, marche à pied…) avec les transports collectifs (bus et train), sans oublier la voiture, ceci dans un soucis de confort pour l’usager.
Rendre le changement de mode de transport confortable et rapide, un vœux pieu certes, mais une réelle volonté. Descendre de son train et pouvoir basculer facilement vers un autre mode de transport, entre le bus, le taxi, la voiture ou encore le vélo : c’est l’objectif originel de la construction des pôles d’échanges multimodaux.
Florence Giraud, Directrice de projets Intermodalité Transition énergétique des mobilités au Cerema* nous éclaire : « le but d’un PEM est de permettre l’accès aux transports collectifs et d’assurer la connexion entre les modes de déplacements : train-bus, par exemple, ou voiture-train dans le cadre d’un parc relais. En reliant les modes de déplacements alternatifs à la voiture, ils offrent une alternative à l’usage du véhicule individuel. »
La localisation d’un PEM : un point de vigilance à ne pas négliger
Au fil des dernières années ils se sont multipliés et sont devenus des hauts lieux de l’urbanité, il a fallu réfléchir à comment et surtout Où les développer.
Pour que l’équipement vive, il est nécessaire de le placer là où il y a de la vie, de l’activité,
du passage. Il faut éviter de penser la localisation d’une aire de mobilité
uniquement en regard de l’accessibilité automobile.
De ce fait, et petit à petit, ces pôles d’échange multimodaux se sont vu enrichir de commerces, d’espaces de jeux, parfois d’activités culturelles telles librairies ou disquaires, de galeries d’art, de centres de soins aussi, quand ce ne sont pas des espaces de coworking ou de détente.
Les services publics du quotidien se sont invités, tel que la multiplication de comptoirs d’information ou de guichets supplémentaires. Il n’est pas rare d’y trouver des zones de stationnement de vélos, entre autres choses. Bref, autant de services qui répondent à la vision qu’a l’habitant de la ville dans ce qu’elle doit avoir de plus pragmatique pour lui, ce qui érigent ces PEM comme des lieux facilitateurs de la vie quotidienne,
Promouvoir des villes durables et compétitives
Aujourd’hui plus que jamais, les villes doivent relever certains défis tels l’économie circulaire, la mobilité durable, la consommation responsable, ou encore l’éco-urbanisme.
C’est dans ce contexte que les gares multi-servicielles qui émergent dans la quasi-majorité des villes moyennes forment l’un des axes touristiques d’une ville qui promeuvent l’économie locale, sociale et solidaire.
En outre, pour assurer le bien-être et la santé des personnes transitant par ces véritables espaces de vie, il est aussi important d’y intégrer de la nature, des espaces aérés, lumineux et végétalisés. Autre aspect important, celui de l’eau par la mise en place de fontaines, par exemple. Bref, tous les éléments incontournables dans la photographie de la ville d’aujourd’hui.
*Le Cerema est un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, il accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport.
Il dispense des sessions de formation “Aménager des Pôles d'Echanges Multimodaux en territoires peu denses et villes moyennes”.
Ils l’ont fait / Ils l’ont dit
A Paris, la Gare Saint Lazare, classée monument historique est devenu un exemple de pôle d’échanges multimodal qui se distingue par une diversification d’offres de service, des espaces de loisirs et l’implantation d’une salle de sport. Cet accélérateur de dynamisme urbain a reconfiguré tout le quartier de la gare.
La p’tite info
A Nice, au cœur de la ZAC Grand Arénas, se tiendra le premier pôle d'échange multimodal d’Europe à proposer toutes les connexions : bus, cars interurbains, mobilités douces, parkings pour véhicules individuels à proximité, deux lignes de tramway dont une liaison gratuite jusqu'à l'aéroport, TER et à termes sans doute RER métropolitain, mais aussi TGV, avec la ligne nouvelle Provence-Côte d'Azur. Il devrait accueillir 12 millions de voyageurs.
Aller plus loin
Afin d’approfondir vos connaissances sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger ce guide de bonnes pratiques mis à disposition par l’Agence Française de Développement.